La codification a posteriori ou post-codage

Codification a posteriori ou post-codage© surasaki (FreeDigitalPhotos.net)

Pour exploiter statistiquement les réponses aux questions ouvertes, une étape incontournable : la codification a posteriori, aussi appelée post-codification, post-codage ou recodage. C’est à la base une tâche manuelle un peu longue et fastidieuse qui consiste à regrouper les réponses dans des catégories homogènes. Il existe aussi des solutions de text mining pour automatiser ces traitements.

Grâce au post-codage, il est possible de fournir pour une question ouverte des résultats synthétiques, facilement exploitables, qui se présentent sous la même forme que les données obtenues avec une question fermée : il devient possible de présenter les résultats sous forme de tris à plat ou de réaliser des tris croisés avec d’autres questions.

Donc une question ouverte peut avoir les mêmes avantages qu’une question fermée, à choix unique ou à choix multiple, sans imposer une grille de réponse aux individus interrogés.

Pour réaliser ce traitement des réponses, deux façons de procéder :

  1. la méthode manuelle
  2. le recours à un logiciel dédié

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Nombreux types de questions pour s’adapter à tous les besoins de recueil de réponses par questionnaire

1. La post-codification manuelle

Concrètement, codifier a posteriori consiste à lire les réponses une à une, de manière à regrouper les réponses obtenues à la question ouverte dans des catégories homogènes pour dénombrer les thèmes ou idées qui apparaissent de façon récurrente.

Idéalement, on retient de 5 à 10 catégories, pas davantage. Par commodité, on les numérote au sein d’une table de codification.

Pour constituer cette table de codification, on part d’un petit échantillon de questionnaires et on analyse chaque réponse. A chaque fois on se pose la question : faut-il créer une catégorie dans la table ou la réponse s’apparente-t-elle à une catégorie déjà créée ?

Le nombre de questionnaires dépouillés dans cette phase s’avère suffisant dès lors qu’on n’ajoute plus de nouvelle catégorie.

Équilibre entre avantages et inconvénients
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Il reste alors à dépouiller toutes les réponses une à une. Pour cela, même si certains restent fidèles à l’ancienne méthode du papier/crayon, le plus pratique est d’utiliser un outil informatique comme un tableur Excel par exemple, ce qui vous permet d’avoir les réponses libres dans une colonne et d’inscrire dans la colonne suivante le numéro affecté d’après la table de codification. Vous aurez ainsi quasi immédiatement les statistiques de réponse par item.

Il ne vous échappera pas que le post-codage a un inconvénient majeur : cela devient vite un travail long à réaliser dès qu’on traite quelques centaines de réponses !

Le recodage a deux autres inconvénients :

  • manque de fiabilité

    La subjectivité de celui qui effectue le travail de codification influe sur le résultat. Rien ne garantit in fine que la catégorie dans laquelle on range le répondant soit bien celle qu’il aurait choisie si on lui avait présenté la question sous forme de question fermée.

  • perte d’information

    Les indications apportées par le vocabulaire employé et la syntaxe disparaissent, les réponses les plus rares sont éliminées, on observe un appauvrissement du contenu. Avec des réponses longues et très hétéroclites, la codification sera moins pertinente que si les données sont assez homogènes et les réponses courtes.

2. Les solutions de text mining

Si les volumes à traiter sont importants, il peut être intéressant d’automatiser l’opération de post-codification en utilisant un logiciel de text mining.

Ces solutions offrent plusieurs avantages :

  • rapidité de traitement

    Il est possible d’obtenir des résultats en quelques instants, quel que soit le volume de réponses à codifier.

  • objectivité

    En l’absence d’intervention humaine, le risque de biais lié à l’interprétation de la réponse est inexistant.

  • présentation
    Des graphiques ou nuages de mots permettent de visualiser rapidement les thèmes et idées les plus importants.

Il vous restera à choisir le logiciel adapté à vos besoins en fonction de votre budget et de vos ressources.


Si cet article vous a plu, dites-le dans les commentaires et partagez-le sans modération !

A propos de Françoise Lafont

Cofondatrice de Questio (éditeur du logiciel questionnaire-pro), consultante et formatrice, je partage dans ce blog mes connaissances théoriques et pratiques dans le domaine des enquêtes et sondages en ligne, auto-diagnostics numériques et protection des données (RGPD).

2 commentaire(s) sur “La codification a posteriori ou post-codage

  1. Bonjour.
    Cela fait longtemps que j’ai pratiqué une activité d’enquête. Ni participé à un codage. En lisant ce document, ça m’a rafraîchis la mémoire. Et sûrement en continuant à lire vos pubications très riches de connaissances, je pourrais m’engager de nouveaux dans les enquêtes avec un peu de recyclage. C’est édifiant.

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